Mokapop

janvier 18, 2008

Elephantware

Filed under: Informatique, Uncategorized — mokawi @ 8:22

J’ai appris, à mon grand désarrois, que je serais forcé de visiter une page web entièrement construite avec Flash pendant les trois prochain mois. Flash, c’est le contraire de l’élégance: c’est inutilement chargé, ça bouffe la mémoire, c’est propriétaire. Pis encore, les gens qui font du Flash sont des artistes—autant dire des égotistes—qui se font un malin plaisir de nous rappeler leur existence avec des cossins parfaitement inutiles qui heurtent le regard.

Histoire de me défouler un peu, j’ai décidé de varger à grand coup sur les logiciels que je n’aime pas avec un top 5 des « elephantware », i.e. les gros truc qui bouffe inutilement de les resources de l’ordi et produisent peu.

5. Adobe Flash

Admettons-le, il y a pire que Flash dans l’interprétation de code. Mais c’est justement parce que son temps de chargement ne se compte pas en minutes que le logiciel d’Adobe a pu envahir nos pages web  et amener un nouvel âge d’or de la gagdetomanie sur le port 80. Espérons qu’AJAX prenne et amène au web sa rédemption.

4. Mozilla Firefox

Certes, j’aurais pu choisir SeaMonkey, qui est certainement catastrophique pour le matériel du consommateur moyen. Mais parfois la voie empruntée pour arriver à une catastrophe lui donne un panache qui l’élève au niveau supérieur. Firefox l’a compris. Sur un code déjà fatigué comme un vieux pantalon qui n’est plus qu’un tas de chiffons cousus ensemble, les ingénieurs de Firefox ont pensé qu’il serait bon de permettre à toutes sortes de quidams de changer toutes sortes de trucs dans le logiciel sans avoir à le recompiler. Afin de permettre cette bêtise, ils ont refait tout un code d’interface utilisateur et ont ajouté toutes sortes d’accès pour permettre à des extensions de faire la pluie et le beau temps dans le navigateur. Résultat: un gros truc lent pas beau qui bouffe la mémoire comme pas trois.

3. Qt

Pour les non-initiés, Qt, c’est l’interface graphique KDE, entre autres choses; le logiciel qui affiche le boutons et autres gadgets à l’intérieur des fenêtres. KDE était certainement génial à l’époque où Linux manquait d’interface graphique, mais maintenant qu’il y a GTK et cie, on se demande vraiment pourquoi un tel truc a du venir à l’existence. En vérité, KDE est très vivable sur un ordinateur Linux. Le hic, c’est lorsqu’on essaie de porter des logiciels Qt sur Mac OS X, par exemple. Du coup, un logiciel de bloggage tout simple dont la source ne fait pas 50ko devient soudainement capable de peser 60 Mo. Et si vous voulez Lyx, comptez-en 90. Autre « réussite » de Qt: faire du Zaurus, petite merveille d’ingénierie fabriqué par Sharp et qui fut le premier PDA Linux grand marché,  le gagdet de poche le plus lent jamais vu, malgré un processeur parmi les plus rapides pour l’époque.

2. OpenOffice.org

Un vieux success-story très linuxien: un logiciel ayant échoué face à ses compétiteurs qui reprend vie entre les mains d’une communauté de programmeurs. Dans le cas d’OOo, c’est Sun qui a racheté un logiciel d’une compagnie néerlandais en faillite, et qui a tenté de le vendre au monde Linux sous le nom de StarOffice. Mais le logiciel n’était pas vraiment fait pour un monde où le terminal est toujours considéré comme la voie royale et où le manuel n’est pas une option. Afin de redonner vie à son projet, Sun a tenté un truc fou: donner le code au domaine public, quitte à chiper dans les modifications apportées.

Un peu comme pour Firefox, l’amoncellement de codes sur une base assez ancienne a créé un monstre. Mais si OpenOffice n’a pas le panache du précédent, mais sa surcharge pondérale est sans commune mesure. Sur MacOS X, il pèse près de 500 Mo, se charge très, très lentement, et est tout sauf fluide sur mon G4/1.33 Ghz/512 Mo de RAM. Sur Linux, où il est natif, il se meut à peine plus aisément.

1. Java

Dans les années 90, Java (toujours de Sun) a été l’objet d’un enthousiasme délirant qui excéda tout ce qu’on aurait pu imaginer pour un langage de programmation, parce qu’il devait résoudre le problème des incompatibilités entre Mac, Windows et UNIX, et qu’il était beaucoup plus élégant que les langages qui faisait autorité à l’époque. Or, il n’y avait qu’un petit problème: Java prenait facilement 5 minutes à charger et bouffait beaucoup la moitié des ressources de l’ordi. Dix ans plus tard, malgré des machines surpuissantes, le problème n’a pas été réglé. Java a été essayé à toutes les sauces, parce que les gens qui le supportaient voulaient absolument le voir implanté quelque part: d’abord, on a vu que les applications n’étaient pas viables, ensuite, il a fallu essayer le web, puis on a essayé de s’en prendre aux gagdets portables. Dans tous les cas, échec retentissant. Comme une génération de scientifiques et d’ingénieurs l’a appris avant même de passer au C, et qu’il est toujours parmi les plus enseignés à l’université, Java a gardé une vocation scientifique. Mais heureusement, plus personne ne fait de pages personnelles avec des applets java de petit anges qui s’embrassent, de flocons  ou qui descendent doucement sur la page d’yeux qui suivent la souris.

Mentions honorables:

• Le Dashboard de Mac OS X: mais j’aurais pu choisir Konfabulator, les gadgets de Google, les gdesklets ou autres cossins équivalents chez Windows Vista, Opera.

• AmaroK: pour ceux qui pensent qu’iTunes est surchargé, je vous donne le sens véritable du mot.

• Lyx: pourquoi trouve-t-on tant de traitements de texte incapable de suivre la frappe du clavier?

• TeX: J’adore TeX, mais je persiste à croire qu’on aurait pu éviter les distributions de 550 Mo.

• Opera: le Emacs des navigateurs, sauf que contrairement à Emacs, les gadgets ne fonctionnent même pas. Et pour l’interface graphique, le prix citron par excellence. Néanmoins, il faut lui donner ceci: il est très véloce.

Évidemment, vous avez sans doute des suggestions pour Windows…

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